NikoLovesBoobs a écrit:bah jsais pas, t'es née comme ça toi ? Enfin, jdis pas ça méchamment hein, tu sais bien. Mais est-ce que tu as choisi délibérément ton bord, ou alors tu sens que ça a toujours été comme ça naturellement pour toi ? Tu ne t'es jamais posée de questions sur quelles personnes tu aimais ? Tu penses que c'est quelque chose qui est dans les gènes, et qui était déjà écrit dans ton ADN quand tu étais encore dans le ventre de ta maman ?
Bon, j'ai déjà rapidement répondu à ces questions dans les pages précédentes, mais je vais y aller avec quelques tranches de vie, histoire de rendre ça plus concret.
Premièrement, oui, je suis née comme ça, parce que je n'ai jamais eu à "choisir mon bord". J'ai tendance à dire que j'ai eu de l'attirance pour les femmes depuis que j'ai été en âge d'avoir de l'attirance, mais chaque fois que j'y pense, je trouve des exemples antérieurs qui me font penser que ça aurait dû sauter aux yeux de tout l'univers depuis toujours que je n'ai jamais été hétéro. (d'ailleurs, ma mère, sans connaitre toutes ces histoires, n'a pas du tout été surprise: elle s'était toujours fait la réflexion que j'irais mieux avec une femme qu'avec un homme).
Quand j'étais enfant et que, dans les fêtes de famille, je jouais avec mes cousins et cousines, on se faisait toujours des scénarios. Mes plus jeunes cousins et cousines faisaient mes animaux de compagnie (oui, il faut toujours qu'il y ait des animaux quand on est enfant), moi je faisais la fille, et mon cousin et ma cousine (du même âge que moi), se battaient toujours pour savoir qui allait être mon amoureux. Du coup, c'était à moi de choisir, et je choisissais toujours ma cousine pour faire mon copain. Ce n'est qu'un détail, mais additionné à des dizaines et des dizaines d'autres (je vais vous en épargner plusieurs), ça finit par être aussi évident qu'un nez en plein visage.
Quand j'avais 5 ou 6 ans, je jouais à des jeux un peu osés (autant que ça peut l'être à cet âge) avec certaines de mes amies, alors que je refusais catégoriquement de le faire avec mes amis garçons. Vers 7 ou 8 ans, je tripais sur une élève plus vieille de mon école, et je rêvais souvent d'elle. Dans les films, je m'intéressais bien davantage aux princesses qu'aux princes (who cares le prince charmant moche qui vient délivrer la sublime jeune femme). J'ai fait des fixations sur Xena, Buffy, Maeve (dans Sinbad). Je crois avoir regardé des millions de fois le film
Traquenard juste pour Catherine Zeta-Jones. À 15 ans, j'étais éperdument amoureuse de ma prof d'histoire qui sentait irrésistiblement bon (ce qui m'a mené à faire ma première partie de coming out à la psy, ma mère et ma meilleure amie du moment). À 17 ans, j'ai passé tout près d'être assez courageuse pour avouer mes sentiments à une fille (que je draguais déjà ouvertement, et de façon réciproque, mais en faisait semblant que c'était seulement un jeu)...
Dans tout ça, quand est-ce que j'ai tripé sur un acteur, un chanteur, un prof, un ami? Jamais.
Je croyais seulement que je n'étais pas normale parce que je n'avais pas de désir. Ce qui était bien entendu très faux. Je n'en avais juste pas pour les hommes, et donc les discussions de filles durant lesquelles elles parlent de tel dude oooooooooh combien sexy et hot, m'ennuyaient royalement.
(Finalement, c'était une grosse tranche de vie). Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais eu à faire de choix. Sauf peut-être celui de m'accepter comme je suis. Parce qu'il ne faut pas se le cacher, 98.3% (oui, je me permets de sortir des statistiques arbitraires et non fondées) des gais vivent un moment de déni d'eux-mêmes, parce que dans la société, il y a 1. plein de connards qui disent sans réfléchir deux secondes que l'homosexualité est une déviance (lire non-naturelle), et 2. incroyablement peu de représentations d'homosexuels auxquelles s'identifier pour les jeunes gais qui tentent de cerner leur identité (quoi que ça s'améliore depuis quelques années, même si les représentations sont ultra stéréotypées. N'empêche, c'est mieux que rien).
Il faut comprendre que l'homosexualité n'est pas différente de l'hétérosexualité. Si je te demande pourquoi tu as choisi d'être hétéro, tu vas me regarder comme si j'étais une alien. Bah c'est un peu la même chose. Je n'ai pas choisi d'être lesbienne, je l'ai toujours été (ce n'est donc pas parce que j'ai vécu des traumatismes dans ma jeunesse ou parce que je n'ai pas encore trouvé le bon...
). J'ai seulement mis un peu de temps à l'accepter, parce que je ne croyais pas possible de vivre une vie normale en était gaie (ce qui est encore une fois totalement faux).
Après, pour répondre à ta question sur l'ADN, c'est ce que je croyais avant l'autre jour. Parce que je ne suis absolument pas d'accord avec la théorie de l'éducation ou du milieu qui jouent un rôle. Dans une discussion avec Kazei et Bapt (et pardon si j'oublie quelqu'un d'autre), on a finalement trouvé des recherches super intéressantes, qui disent (je cite parce que j'ai la flemme de paraphraser):
Des chercheurs américains (université du Tennessee) et suédois ont donc développé une autre hypothèse sur cette base. La sensibilité aux hormones sexuelles durant le développement de l'être à venir dans l'utérus de la mère est régulée différemment pour les personnes qui vont devenir ensuite homosexuelles ou hétérosexuelles. Ils ont même construit un modèle mathématique afin de tester leurs idées. Il y aurait bien une réponse de type « épigénétique ». Pour expliquer les différences sexuelles chez les humains (car les autres explications reposant sur l'Évolution ou la sélection naturelle ne sont pas entièrement satisfaisantes).
Pour rappel, l'épigénétique prend de plus en plus de poids sur l'aspect génétique dans les recherches actuelles. Alors que la génétique regarde l'ADN, l'épigénétique regarde comment certains gènes présents dans l'ADN sont « allumés » ou « éteints ». On a donc regardé les activations de gènes qui sont stimulés par les chromosomes sexuels. Normalement, ces activateurs sont « effacés » entre les générations et produits à nouveau dans le foetus afin de réagir à l'exposition à la testostérone durant le développement. Les foetus avec des chromosomes XX sont moins sensibles aux hormones mâles alors que les foetus XY y sont plus sensibles.
À certaines occasions toutefois, l'« effacement » ne se produit pas pour certaines activations et ils sont transmis au foetus en développement. Lorsque cela intervient de la mère vers le fils ou du père vers la fille, le résultat peut intervenir sur la masculinisation ou la féminisation ainsi que sur l'orientation sexuelle de l'homme ou la femme en devenir.
(au bas de la page 6, Kazei a mis d'autres liens intéressants qui approfondissent cette théorie)
Kabylifornien a écrit:
Cherche pas Kaigan c'est une Mutante /o .
Oui, voilà.